samedi 21 mai 2011

Le Matchu Pitchu

En descendant du bus a la gare routiere de Cusco je rencontre Alex, un breton parti pour faire le tour du monde ( sont partout ces bretons) avec qui je sympatise. Nous partons ensemble faire la célebre visite du Matchu Pitchu, l'idée étant de s'y rendre le plus économiquement possible. 3 options pour aller au Matchu Pitchu. La premiere très couteuse consiste a prendre un train d'un petit village pres de Cusco jusqu'a un autre village " Agua Caliente" au pied du Matchu Pitchu, la deuxieme tres sympas mais encore plus couteuse est de faire le trek de l'inca pendant 3 4 jours avec un guide, et la derniere qui ne vous coutera que l'entrée au Matchu Pitchu ( 50 euros) est de longer la voie de chemin de fer durant 1 journée.

                                              Ce que nous avons fait durant 30 kilometres.


C'était génial. J'avais regarder peu de temps avant Tintin au perou sur les traces de l'inca, et le train dans lequel il était avec Milou et Le Captitaine, nous l'avons vu de pret. Le fleuve déchainé dans lequel il se jete pour sauver sa vie et celle de milou, nous l'avons longé. Comme il est exitant d'etre sur les traces de Tintin!
                                               Bon, et  sur les traces de l'Inca également!






Petit cimetière sur le bord du chemin













Et courir après les trains, ca nous a bien éclaté aussi. Dire que nous avions pensé pouvoir monté comme ca a l'arriere de l'un d'entre eux! Les utopistes: un train c  fait pour aller vite!



D'autant qu'il est absolument interdit de marcher sur la ligne de chemin de fer!
On ne sait jamais, pour un peu que l'on se ferait controler!

Pour se consoler on a fait quelques numeros d'équilibristes sur un vieux train laissé a l'abandon

Et la nuit est tombée plus vite que prévue, pas toujours très rassurant les trains qui vous rasent de nuit, encore moins quand vous venez de pénétrer dans un petit tunel!









          Arrivés au village d'Agua Calientes, je suis épuisée, avec les pieds en feu, parce que marcher toute la journée sur de la cailllasse ca use les souliers! Nous mangeons un bout et hop au lit pour etre fraichement dispo le lendemain a 4h 30 du mat. L'Idée était de se lever très tot pour etre a l'ouverture du pont, de marcher une heure jusqu'au Matchu Pitchu, et d'etre dans les 400 premiers pour pouvoir grimper la Huayna Pitchu, qui est la plus haute montagne du site.
          4h30 le réveil sonne et nous sommes d'attaque! Mais nous confondons la queue pour le bus avec celle du passage du pont, puis alors que nous étions sur le chemin du Matchu Pitchu, quelqu'un nous dit que nous devions acheter notre billet d'entrée a Agua Calientes, et au guichet je n'avais pas mon passeport, donc retour a l'hotel. Nous sommes finallement arrivés au  Matchu Pitchu a 9h loin d'etre dans les 400 premiers mais sous un ciel dégagé!





                               La naissance des montagnes derriere une fumée de nuages: mystique



Les 3 montagnes en face du Matchu Pitchu symbolisaient pour ce peuple incas les trois monde. La montagne qui s'étend comme un condor représente le monde céleste, la montagne ou l'on distingue la tete d'un jagoire représente le monde des vivants, et celle qui parait s'entortiller a la manière d'un anaconda représente le monde des morts.
Cette croyance des 3 mondes est très forte chez les incas, et beaucoup d'éléments dans leur architecture la symbolisent.





Vers 12h nous quittons le site pour récupérer nos sacs a Agua Calientes et nous repartons le long de la voie ferrée jusqu'a une centrale hydroelectrique a 4h de marche. La bas nous étions censé trouver une voiture pour suivre notre route jusuq'a Cusco mais nous sommes arrivés trop tard. On a donc dormi la dans le seul petit hotel pres de la central, casi déserté et au bord des rails. Nous sommes allés dans le bar le plus proche et avons passé la soirée avec quelque travailleurs fort sympatiques et déja bien bourrachos!

Cusquena en main, et cigarillos del Che prete a partir en fumées, Alex et Moi trinquions a notre trek plutot bien réussi!
Et a vous bien entendu!

mardi 17 mai 2011

Cusco

            Quelques jours a Cusco, la ville mythique du Perou. Beaucoup m'avaient dit dans le voyage, que Cusco etait une belle ville mais que vu le nombre de touristes qui y allaient cela valait peu la peine.
Moi je trouve que vu le coup d'oeil, on ne peut passer a cote. Cette ville est absolument magnifique et pleine d'une ame que les touristes auront du mal a detroner.

            Elle est loin de toutes ces gringos city que j'ai pu rencontrer sur la route, ou tout est absolument superficiel, comme si tous les natifs avaient desertes.
A Cusco il y a effectivement beaucoup de touristes mais une vie certaine et bouillonnante. Des familles sur la grande place, un grand marche ou toutes les mamacitas viennent vendre des produits plus etonnants les uns que les autres, des marchands a tous les coins de rue. Et puis cette ville a une ame parce qu'elle a une histoire

La place des armes vu d'un mirador












             La porte de la cathedrale sur la grande place

                   Sa fontaine












                             Autre batisse place des armes















 Vue de la ville d'un autre mirador ou des mamacitas vendent leur artisanat.
Je suis restee ici une bonne heure apres avoir acheter a boire une chicha a l'une d'entre. J'ai joue avec la gamine qui avait fait dans sa poussette une collection de capsules de bierre ramassees sur la place

Vente de bric a broc dans les rues pietonnes. Quelques mamas y promenent egalement leurs lamas




















Et retrouvaille avec les trois musicos argentins rencontres dans notre hotel a Arequipa, Nico, Bruno et Damien. Il me propose de repeter de nouveau avec eux parce qu'ils viennent de signer un contrat avec un bar concert pour le lendemain. Emballee je viens les voir plusieurs fois a leur hotel pour mettre quelques chansons au point.
Le lendemain nous nous rendons au bar Km 0, dans lequel l'ambiance chaleureuse est garantie, et nous jouons ensemble 4 morceaux. Puis je m'assoie a une table avec un de leur compere et profite de la fin du concert le smile jusqu'aux oreilles. J'ai eu de la chance de trouver sur la route de tres bons musiciens pas prise de tete, heureux de pouvoir partages des instants musicaux avec d'autres personnes.




                      Les moments passes avec eux resteront dans le top 5 de mes  souvenirs de voyage.

lundi 16 mai 2011

L'aventure du Canyon de Colca

        Mercredi 28 Mars, 3h du matin, le reveil interne de Sophie sonne, et nous sommes fraiches et dispos pour partir direction Canyon du Colca.  Nous enchainons 6h de bus avant d'arriver au village de Cabanacombe. 9h30 tout le monde descend. Puisque nous avons choisi d-y aller dans guide, nous prenons juste le temps de prendre quelques infos a la reception d'un hotel, dont un plan grossier, et nous voici parties toutes en fleur sur les chemins du Canyon avec l'envie d'en baver un peu pendant 3 jours. Le temps de s'ebahir devant les premieres merveilles de la nature, de sortir l'appareil photo pour prendre une photo de Sophie dans le paysage tout en continuant a marcher - Je sais que je suis une femme et que je peux faire beaucoup de choses a la fois- et je me ramasse sur la premiere pierre venue. L'appareil photo prend de plein fouet l-objectif a l'air. Je venais tout juste de le faire nettoyer! 


 

         Quel joyeux depart! Mais la force est avec nous, Sophie et moi croyons dur comme fer en notre rando, et la vue de 7 condors passant au dessus de nos tetes nous motive de plus belle. Nous entamons notre descente fans le Canyon, emerveillees par la faune et la flaure, mais nous ne croisons pas le moindre pelerin. Nous sommes seules face a l immensite de la Patchamama et le doute commence a s-installer. Sommes nous sur le bon chemin! Nous traversons le Canyon et sur le pont nous apercevons une peau de banane encore bien fraiche, Super inspecteur Sophie en deduit que les -pelerins- ne sont pas loin. Nous commencons l-ascension de l-autre versant, en ne sachant pas vraiment ou l'on va atterir. 1h plus tard on croise un peruvien en moto, l'heureux venu nous informe que nous sommes sur la bonne route pour le village de Paella.
         Nous voika rassurees. Au village on mange un casse croute sur la terasse d'une fame qui nous indique ke chemin a suivre pour le prochain village. Pour se booster un peu nous prenons des feuilles de coca que nous stockons dans la bouche a la maniere du hamster- c'est pas terrible, mais bien efficace-

              Le chemin est difficilement reperable et sans aucun marquages. Entre cactus et autres especes nous trouvons un chemin correspondant aux indications de la femme. Puis le paysage change, nous commencons a marcher sur le flanc de la montagne, le terrain est tres aride, la terre couleur ocre, et il y a de jolies pentes vertigineuses. Malgre son etroitesse le chemin reste praticable. 
              Nous continuons et tombons sur un passage tres difficile et on se pose tres serieusement la question du retour en arriere Mais nous avons deja bien marche et si ce passage est si accidente c'est qu'il  a du se deteriorer avec les recentes intemperies. Nous nous assurons d-abords qu'aucune des deux n' a le vertige, et nous y allons en nous accrochant a la paroie et surtout sans regarder le vide. Autant dire que le moindre faux pas et c'etait la chute libre. Nous repartons heureuses d'avoir franchit le passage mais pas tres fieres d'avoir prit le risque. Helas quelques minutes plus tard un autre passage dangereux se presente a nous. Il n est de toutes facons plus question de faire machine arriere. Je passe la 1ere, Sophie derriere, je m'accroche a quelques branches au dessus de ma tete et mon pied glisse un chouilla a cause de la terre friable. Je lache un Sophie aigue qui m'assure par le pantalon. Je retiens mon souffle jusqu'a ce que nous soyons toutes leux passee. Sous le coup du stress on eclate de rire tout en se disant que l'om est quand meme sacrement cinglees, mais qu-heureusement nous n'aurons pas a repasser par la.

          Le chemin devient beaucoup plus accecible, nous traversons la pampa, et toujours pas d'ames qui vivent. Le temps passe et toujours aucun vikkage a l-horizon. Les bosses cachant les creux, nous ne pouvons pas deviner a plus de 200 metres. Les esprits s'echauffent, nous sommes inquietes et devons prendre une decision car ik est 16h30 et la nuit ne va pas tarder a tomber. On continue un peu, mais tres vite nous ne voyons plus de chemin, le terrain devient impraticable.
         Nous en deduisons que nous nous sommes trompees depuis le debut, mais qu'il est neammoins trop tard pour rentrer au village. Nous allons devoir passer la nuit dehors sans tente ni duvet, a 2800 m d' altitude. Apres un temps de flottement, il nous faut garder notre sang froid, reagir vite et logiquement avant que la nuit tombe. 

         Nous cherchons un terrain a peu pres plat et abriter du vent que nous trouvons par chance assez rapidemment. Il faut que l'on se protege du froid et du vent penfant la nuit car nous n'avons aucune idee des temperatures qu'il peut faire ici. Nous decidons de trouver du bois pour faire un feu durant la nuit et de trouver quelques choses pour nous proteger du vent. N-ayant rien d'autre que des cactus autour de nous, nous pensons a en deraciner quelques uns pour construire une sorte de mur. Moi meme je ne sais absolument pas comment on en est venu a imaginer cela, mais je crois que dans des situations d'urgences on est pret a inventer n'importe quoi.
       Pendant que Sophie cherchait du bois sec, je suis alors alle m'assoir derriere un cactus en pente, et j'ai tape comme une forcene avec mes deux pieds sur le cactus. J'y ai mit toutes mes forces et celuici a finit par venir . Sophie m-a aide a le deraciner et nous l'avons traine jusqu a notre camp de survie. Vu le travail que ca a ete d'en deracine un, on s est dit qu'on allait pas en recolter une dizaine. On a donc laisse l idee du mur en Stand Bye pour se concentrer sur le reste.
        Comme il se faisait de plus en plus noir, nous avons du sortir les lampes frontales, et avons enfile tout ce que nous avions de vetements dans notre sac. Deux pantalons, 2 t shirt, 2 pulls, un blouson, deux pairs de chaussettes. Bref la tenue de nuit dont fantasme tous les hommes. On a eu le temps de trier le bois pour faire le feu, de creuser un trou, et meme de faire un cercle de pierre autour avant que Madame pluie ne se reveille! Il manquait plus que ca, on aurait presque oublie qu-il existait la pluie. Et moi je continuait deseperemment a installer mon feu jusqu a ce que Sophie me rappelle a la raison. On allait devoir faire autrement.
          Il y avait un tout petit arbustre a cote de nous, et l on  avait a nous deux un drap de soie, une serviette de bain et un drap double. On s-est dit qu-en accommodant quelques branches sur le bord de l-arbustre et en recouvrant le tout de nos draps et serviettes, on arriverait bien a se fabriquer une petite cabane. Mais c'etait impossible, une personne tenait a peine dessous.
         C'est akors que nous avons eu l idee lumineuse de planter les branches d-arbres dans le cactus que nous avions deracine. Cela tenait parfaitement. Nous avons recouvert le tout de nos tissus. C'etait une cabane de bric a brac mais c-'etait encore solide. Heureusement pour nous Le vent ne s'est pas mele de notre histoire.

        C'est dans le noir complet que nous avons enfin pu nous installer et nous proteger de la fine pluie. J'avais le dos contre les epines du cactus, et le ventre cole a Sophie. Nous nous etions mit dans une position foetale pour nous tenir plus chaud. Il etait 18h30, et tres vite nous nous sommes rendues compte que le froid n'allait pas etre assez important pour nous mettre en danger. Des lors d-autres inquietudes se sont emparees de nos esprits, et trop angoissees nous ne nous sommes pas parle 1h durant. Perso j'etais morte de trouille a l'idee que l'on doive rebrousser chemin et repasser par les 2 passages, qui plus est en descente et sur une terre mouillee. Je ne pouvais m'empecher de faire et refaire les differents senarios dans ma tete. Moi qui tombe, Sophie qui tombe, Nous qui tombons toutes les deux en essayant de nous aider. Puis j-ai finit par lui dire que j' etais inquiete concernant le chemin du retour. Elle m-a arrete net, ca ne servait a rien de parler de ca. Et meme si elle pensait exactement a la meme chose que moi, cela ne servait a rien de faire monter l'angoisse.
            Apres plusieurs heures la pluie s-est arretee et nous sommes sorties de notre abris pour boire et manger quelque chose. Nous pensions qu'il etait bien 1h du mat, et il n'etait que 22h. La nuit allait se faire tres longue. Avec le froid nous avions beaucoup de mal a dormir et Sophie a commence a se plaindre d'une douleur dans l oeil. Cela commencait a la bruler et la douleur etait de plus en plus intense. Nous ne pouvions rien faire et Sophie essayait de se concentrer. Finallement la douleur est passe on ne sait comment 2h plus tard. On a suppose que c'etait un polen ou une substance qu'elle avait recu dans l-oeil.  Jusqu-au leve du soleil nous avons tente de somnoler comme on pouvait.

       Nous nous reveillons vers 6h un peu apres le soleil, et la lumiere nous fait du bien. Il chasse les mauvaises pensees et nous redonne du courage. Nous partons vers 7h apres une  photo de notre campement, on ne sait jamais pour un peu que l'on s'en sorte, ca fera des souvenirs! Nous voila partie machine arriere vers le premier village, les angoisses dans le sac a dos. Aujourd'hui est un autre jour! Nous marchons a peine 20 minutes et mon oeil commence a piquer, puis cela me brule comme si on y enfoncait des aiguilles. Eh merde je me suis chope la meme saloperie que Sophie la veille. Sophie passe devant et me montre la voie doucement puisque de toutes facons ce n'est pas pret de passer. Je ne peux pas faire plus de deux pas avec les yeux ouverts. Je m'arrete sans arret pour fermer les yeux tres fort et que la douleur s'attenue. Mais Sophie est un excellent guide et je lui fait confiance. Puis tres vite l'idee de retraverser les passages difficiles avec un seul oeil me fait paniquer. Je ne veux pas passer par la. Je prefere grimper au sommet de la montagne et etre sur du terrain plat. Cela prendra le temps que ca prendra mais je ne veux pas risquer nos vies. Sophie me resonne une fois de plus. Nous avancons deja jusqu'au passage et nous verrons ensuite, d'autant qu'il n'est pas dit qu'il soit moins dangereux d'arriver jusqu'au sommet en traversant la pampa.
        Soit, je l'ecoute et nous arrivons devant le premier passage. Et bizarement arrivee en face, je deviens sereine, le souvenir du passage que j'avais etait beaucoup plus impressionnant. Je me rend compte que si nous assurons chacun de nos pas nous y arriverons certainement. Alors avec l'aide d'un enorme baton Sophie creuse un peu la terre, et la marque ensuite de son pied. De cette maniere nous ne pouvons pas glisser. Elle passe lentement et tranquillement de l'autre cote,et d'une voix posee elle guide ensuite mes pas. Je dois toujours m'arreter pour fermer tres fort les yeux et pleurer mais je me sens incroyablement zen. De la meme maniere nous franchissons le deuxieme passage, et une fois arrivees sur un terrain plat et absolument sans risques on se sourit et on se prend dans les bras. On avait forme une sacree bonne equipe. Alors que la veille je me disais que je venais peut etre de vivre mon dernier jour, j etais a present persuade qu'il n'en etait rien, et ce genre de constatation a de quoi vous refiler une peche d'enfer.

        Les derniers kilometres jusqu'au village, nous n'arretons pas de parler de ce que nous venons de vivre, et Sophie me fait remarquer a juste titre que nous avons une sacree lecon a tirer de cette histoire. Il faut toujours vivre le moment present. Qu'importe ce qui se passera demain, nous avons des problemes a resoudre maintenant et c'est en mettant toute notre energie sur ces problemes la que nous nous en sortirons. Et quand la solution du probleme tombe a l'eau qu'importe il faut etre capable au moment present de trouver autre chose et non de ressasser  la solution tombee a l'eau. Quand on vit au moment present on est simplement a ce que l'on fait et on fait les choses bien.

        Au village nous contons notre aventure a un vieux monsieur qui n'en croit pas ses oreilles et qui nous prend en pitie " Mes pauvres petites filles, mais qu'elle idee vous a prit d'aller la bas, personne ne passe jamais par la, et puis c'est dangereux, vous n'avez pas rencontre de chiens loups ". Elle est bien bonne celle la! Heureusement que nous n'avions pas entendu parler de ces grosses bestioles avant la nuit! Puis il me voit avec mon oeil larmoyant et me demande ce que j'ai. Je lui explique que c'est surrement un pollen qui s'est depose dans mon oeil et que ca me fait tres mal. " Oui je connais, ma pauvre fille, ca fait tres mal ca et en plus ca dur 24h. Je connais un remede, veux tu que je te le prepare, c'est un melange d'urine et de feuilles specifiques" J'acquiese, vu l'etat dans lequel nous sommes, ce n'est pas de l'urine qui va me faire peur. Quelques minutes plus tard il revient une gamelle a la main. Morte de rire Sophie me fait remarquer que ce sera son urine que j'aurai sur la tronche puisqu'il a encore la bringuette ouverte. Dans sa gamelle il melange les herbes a l'urine et transvase le tout dans un mouchoir qu'il ferme a l'aide d'une ficelle. Il m'applique ensuite sa potion magique sur l'oeil. Sur le coup cela m'a bruler trois fois plus, c'etait horrible, mais je pense que ca a aider a faire passer plus rapidement la douleur ensuite. Ce monsieur etait adorable, il nous a meme preparer du guacamole avec du pain pour que l'on reprenne des forces.

        Vers 13H nous le remercions chaleureusement et partons sous un chaleur de plomb. Nous en avons pour 5h de pur montee. Autant vous dire qu'avec les deux petites nuits que nous avions passe, nous avons bien puise dans nos ressources physiques. En partant pour le canyon nous voulions en chier, et bien le ciel nous a entendu!

Nous sommes finallement arrivees a Cabanacombe a la tombee de la nuit, les pieds en feu. Les derniers kilometres ressemblaient aux cauchemars que l'on fait dans un couloir et que l'on cherche a atteindre la porte de sortie, mais que celle ci se revele toujours etre plus loin que ce que nous imaginions.On s'est etale sur les lits, avons fait des etirements et nous sommes offert un diner de maitre. Puis on a ecrase comme jamais!

lundi 2 mai 2011

Les Salinas

Apres quelques jours a Arequipa, Sophie, Marina et moi retrouvons un bon ami d'Ayacucho, Mateo avec lequel nous partons a 3 h d'Arequipa pour voir les Salinas dont nous avions vaguement entendu parlé. L'idée était de partir avec une petite tente et faire notre campement au bord des salines et de repartir le lendemain.
Jamais nous n' aurions imaginé ce que que nous allions vivre dans cet endroit en l'espace de deux jours. La surprise a été d'autant plus grande


A 10h nous descendons du bus dans un tout petit village a 4400 m d'altitude, perdu au milieu des montagnes, volcans enneigés, et d'une énorme et superbe étendue d'eau.
Le ciel est bleu, et plus nous nous approchons de las Salinas plus le silence s'installe entre nous tous. Nous restons bouche béante devant cet havre de paix, le silence y est rois, seuls quelques chants d'oiseaux, et le craquements de nos semelles sur l'herbe épaisse encore mouillée.
Des dizaines et dizaines de lamas sont autour de nous comme pour agrémenter le paysage.
Nous partons tous les 4 dans 4 voies différentes un bon moment pour s'imprégner de cet endroit incroyable. 



Seuls, pas d'autres chats aux alentours












Si vous regarder bien, aux pieds de ces montagnes se trouve le village dans lequel nous avons atterit. Incroyable comme lieu de vie non?


La bouille d'un joli Lama. Tout en restant prudent, ils se sont petit a petit habitués a notre présence et devenaient curieux


Il y a l'infini,  si en plus l'effet miroir s'en mele, cela devient intergalactique
Puis vient le moment de se déchausser pour s'enfoncer dans une terre argileuse, et sentir a certains endroits le doux craquement du sel sous le pied
On se sent grain de sel perdu dans un tout, et comme le grain de sel qui fait le tout.





Bein oui, quand on fait le plein d'énergies naturelles en si peu de temps apres ca pete et ca décole.











S'en suit une séance photo bien drole, et l'on ne peut s'empecher de ramener un brin de notre civilisation dans un univers mystique: Aie Aie Aie sacrés humains!

Les plus belles feuilles de salade jamais sorties d'un sandwich au jambon
Marina forcée a une orgie de Rohm par ses deux comperes
En équilibre dans le creux de la main d'un ami
Aprés une heure de délir complet, retour au calme, un peu imposé par le froid qui s'installe. Le vent se fait glacial, les nuages arrivent, mais nous continuons a marcher le long de las Salinas. Le jour décline peu a peu dans l'apres midi, et la nature nous offre un festival de couleurs et de reflets irréels.

C'est dans ce genre de moments la, que l'on se dit que l'on ne regrette rien, qu'on a bien fait de tout faire pour etre la ou on est, parce que ce que l'on vit est unique et incroyable. Que l'on se sent heureux tout simplement





















Le soir venu, la nature nous livre un dernier cadeau. Un couché de soleil absolument splendide derriere le village. Pareil a une peinture, celui ci ne parrait jamais en finir. L'orange se mélange au jaune, les nuages formes des tracés de bleu clair. Les éléphants roses de Marina commencent leur marche sur l'horizon et les nuages deviennent noir. Le dernier éléphant disparait derriere la montagne et l'on peut saluer madame lune et ses étoiles.
                                             Peut etre le plus beau couché de soleil de ma vie



En fin de journée, tous les 4 gelés, nous nous étions rendu a l'évidence: il nous serait impossible de dormir dans une simple tente au bord des Salinas. Nous avons donc demandé aux habitants du village si nous pouvions louer une chambre pour la nuit. Dans une cour un homme nous laisse une piece vide. Nous isolons le sol avec du carton et montons la tente a l'interieur. Bien drole notre petite installation. Puis nous allons boire un thé dans la tienda avoisinante. Un couple est la avec ses deux filles. Il y a un vieil homme et quelques enfants de la rue. Mateo sort sa bouteille de Rohm et l'on trinque une bonne partie de la soirée avec tout le monde. Ce soir la on a énormément échangé. C'était très humain et inoubliable.

 
Le lendemain matin, un des hommes de la famille ou l'on a dormit vient nous voir. Il est professeur et voudrait que l'on intervienne dans sa classe avant de prendre notre bus a 10 heures afin d'échanger sur nos différents modes de vie.
Nous y passons une bonne heure, parlons de la france, des régions de chacun d'entre nous, des paysages. Je leur montre une danse bretonne, Mateo la danse de l'ours, et eux une danse en couple. Puis un des éleves trouve une guitare pour Mateo et nous chantons amstrong et Mon amant de St Jean en échange de quelques coumbias du pays chantés par les élèves.
Nous entendons le claxon du bus. En hate nous prenons une photo tous ensembe et les élèves nous accompagnent en courant jusqu'au bus.
Le regard tourné sur l'étendue de sel, nous repartons en direction d'Arequipa, heureux d'avoir trouvé ici l'éssentiel: une nature incroyable et ressourcante, de l'échange humain et sincère.