De Rurrenabaque a La Paz ils nous a fallu une vingtaine d'heures en bus. Je me suis reposée 1 journée et je suis partie pour l'excursion du Hayna Potosi. Autant dire qu'en l'espace de 4 jours le choc a été a la fois violent et incroyable. Je suis passée de 200 m a 6000 m d'altitude et je ne remercierai jamais assez mon organisme d'avoir tenu le coup, pour me faire vivre une expérience que je ne suis pas prête d'oublier.
En Equateur nous avions dormit avec Evelyne dans un refuge a 5000 m et je vous avais promis de vous ramener quelques photos d'un sommet enneigé. Ca été très éprouvant mais sacrément bon, jugez par vous même....
Le premier jour je suis avec un Français, un Australien, et deux guides. On nous dépose en camionnette au pied de la montagne Hayna Potosi et nous grimpons pendant 3 heures jusqu'au refuge a 5000m avec les sacs remplis d'équipements.
Arrivés au refuge une quinzaine de mecs sont déja la depuis la veille. Ils ont fait une journée d’acclimatation au refuge pour habituer leur corps a l'altitude et pour tester un peu le matos.
Je me demande si j'arriverai a atteindre se foutu sommet mais je sais que ça risque d’être tellement beau dans tous les cas que ça n'a aucune importance.
Il fait terriblement froid, et nous buvons du thé tout l'aprem. Je me dis que 3 jours avant j'étais en pleine foret amazonienne et que je suis a présent emmitouflée dans une super ambiance de montagne, que vraiment la vie est trop belle.
Nous mangeons le repas du soir a 16h. Soirée melting pot : français, anglais, américains, afghans, allemands, australiens, espagnols, argentins, boliviens. Ils sont tous plus intéressants et drole les uns que les autres. L'ambiance est pour autant assez particulière, il y a de la concentration dans l'air, on sait tous que cette nuit la va être un peu particulière et difficile.
A 17h nous rejoignons les dortoirs puisque nous nous lèverons a minuit, et marcherons jusqu'au sommet de nuit pour arriver vers 5-6h du matin.
Dans mon duvet je suis congelée, il m'est impossible de m'endormir, je resterai éveillée jusqu'a 21h.
A minuit, les guides se lèvent et réveillent tout le monde. Dur dur d’émerger a cette heure la et dans le froid. Nous sommes une vingtaine a nous préparer et personne ne parle.
J'enfile la tenue de combat soigneusement préparée la veille: 2 pairs de chausettes, chaussures de ski et crochets( pour ne pas glisser sur la neige), un llegings, un pantalon de rando et un sur-pantalon imperméable, un sous pull, 2 polaires et une veste, un arnet de sécurité, une cagoule, une lampe frontale, un casque, et 1 piolet en main pour finir.
L'impréssion de peser deux fois plus lourd en sortant dehors mais pas mécontente d'avoir chaud. Nous partons par groupe de trois, chaque groupe avec un guide et nous sommes tous les 3 reliés grâce au arnet à une corde en cas de problèmes.
Mon guide est super pro et mon coéquipier allemand est adorable.
A la lueur de la lune, les courbes des montagnes se dessinent dans la nuit. Au loin on voit les lumières de la Paz, et on entend plus que la neige fraiche qui craque sous nos pas de robots. C'est magique
La marche quand a elle est très dure mais régulière. Plus nous montons en altitude plus nous manquons d’oxygène c'est pourquoi nous marchons très lentement. La concentration que je mets a suivre avec précisions tous les gestes de mon guide me permet de prendre le rythme et de rester sereine.
Sur le chemin on croise quelques groupes partis avant nous dont certains n'en peuvent plus. A cette hauteur il n'est plus question de condition physique mais des possibilités inhérentes a chaque organisme de résister a l'altitude. Quelques uns ont tellement mal à la tête qu'ils sont incapable de parler, d'autres vomissent ou sentent leur cœur battre a la chamade. Heureusement moi et mon coéquipier n'avons pas ces problèmes.
Pourtant quelques kilomètres avant l'arrivée au sommet, ma tête se resserre comme dans un etau, j'ai l'impression d'etre dans un autre état, et l'émotion conjugé a l'effort me fait craquer. Je pleure.
Puis le guide nous dit que nous ne sommes plus qu'a 200metres du sommet mais que c'est la partie la plus risquée de notre marche et que nous devons rester très vigilent. Au soleil levant nous marchons sur une crete magnifique avec vue sur le sommet. Le vent souffle deux fois plus fort d'un seul coup et j'ai le nez congelé. Nous croisons deux compères en chemin inverse et l'un deux a des stalactites qui poussent dans sa barbe. Il fait presque -20 degrés.
Au sommet avec mi conpadre allemand
Quel étrange sentiment de voir le soleil se levé a cet heure là, dans cet endroit là.
Rambo
La fameuse crète que nous avons grimpé les 200 derniers metres
Une heure après avoir atteint le sommet, l'astre solaire sort tout entier des ténebres et nous devons entammer notre retour vers le refuge avant que la neige ne fonde.
Nous en prenons plein les yeux....
Longeant des murs de stalagtites
Parfois on ne distingue plus vraiment ce qui fait la frontière entre la mer et le ciel, ici c'est entre la neige et les nuages qu'il y a illusion.
Dans le paradis blanc
Pas prete d'oublier cette éxperience si spéciale